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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 22:29

 

 

Le dialogue tel que nous l'avons analysé jusque-là, est donc une activité humaine, concrète, consciente et volontaire. La réalisation de ce dialogue a besoin d'un environnement, qui est dans le cadre de notre discours l'espace francophone. Un environnement  dont nous venons d'identifier les atouts et les faiblesses, quant à sa capacité à offrir des conditions favorables à l'émergence  du dialogue des cultures francophones, le grand rêve de Senghor, qui fut un des tout premiers pionniers de la Francophonie. Le diagnostic posé sur l'état actuel de la francophonie, appelle la réunion de quelques conditions préalables à cette émergence du dialogue des cultures. Au nombre de celles-ci, la lisibilité d'une philosophie claire de la Francophonie et du dialogue francophone, l'émergence de leadership francophone (ce fut l’objet de nos derniers propos)  et d'une classe moyenne francophone acquise à la cause.

 

 1_ Une philosophie du dialogue francophone.

 

En février 1986, au premier sommet Didier Ratsiraka, alors président de Madagascar, disait que le temps était venu de changer le monde... de le transformer, si la famille francophone faisait preuve de courage et de volonté. Ceci suppose avant tout l’amorce d’ une réflexion sérieuse sur l'état actuel de ce monde, ensuite une conception claire du nouveau monde à construire, et enfin une analyse profonde des moyens à mettre en œuvre, pour la réalisation du ou des buts fixés. Procéder à ses différentes opérations intellectuelles, c'est déjà investir le champ, combien complexe de la philosophie.

Philosophie ou idéologie ou encore système d'idées, l'important n'est pas dans le mot qui désignera cette activité, que nous osons qualifier de hautement intellectuelle, dont l'objectif fondamental serait de penser, d'exposer, de structurer et de défendre la pensée philosophique francophone, en tant que courant de pensée et théorie d'action. L'espace francophone ne peut pas se construire en tant que communauté, sans un ciment spirituel et intellectuel, sans une philosophie intelligible et accessible au grand nombre. Une philosophie innovante et audacieuse, susceptible de transformer l'espace francophone en un polygone d'expérimentation de nouvelles valeurs de  civilisation, d'une nouvelle histoire de l'humanité, un espace où s'affirmeraient la liberté des hommes, leur raison, leur volonté, et leur capacité à bâtir un monde où "l'homme serait un Dieu pour l'homme" comme le dirait l’autre. Si la francophonie ne doit être que la reproduction de ce qui "est déjà", d'un monde où la minorité écrase la majorité, un monde où il faut savoir danser avec " les carnassiers sans être un loup" pour survivre, alors elle n'a pas sa raison d'être. Il est certes plus facile de le dire. Mais rien de beau et de durable ne s'obtient sans grands efforts. Il faut penser la francophonie, penser sa philosophie, ses valeurs car, l'art de la pensée est aussi synonyme de stratégie, ce que dira Morin E. en ces termes :

 

" Penser permet de concevoir et concevoir permet de penser59

En effet, à l'étape actuelle de la marche des peuples de l'espace francophone vers un dialogue effectif des cultures, formuler ou reformuler la pensée philosophique francophone est un impératif, et devrait constituer le programme majeur des penseurs de l'espace, en l'occurrence de ceux qui sont acquis à cette cause et qui croient en cette Utopie, nouvelle et positive, porteuse du futur. Ce travail théorique, intellectuel aura un double avantage, et une double mission. En premier lieu, il permettra de rompre avec la méthode de définition du dialogue francophone au coup par coup, selon le contexte, et partant offrira un système cohérent de vue, de vision du monde francophone à construire. Car, lorsque Senghor parlait d'humanisme intégral, il ne l'évoque que sous la forme de thèse, dans ses grandes lignes, un programme, avant tout philosophique qu'il revenait à l'élite de scruter, de développer, d'exposer, d'enseigner, de propager. Vous ne pouvez pas vous imaginer la misère intellectuelle observée chez les étudiants sur les problématiques de la francophonie ! Découverte par des bribes de citations d'hommes politiques par ces derniers, la francophonie a toujours paru une formule opportuniste pour régler dans un sens ou un autre, telle ou telle autre question. Qu'est ce que la francophonie ? Le dialogue francophone ? Ils n'en ont qu'une idée, vague, brumeuse, confuse et demeurent incapables d'en proposer une autre définition que la leur, personnelle. Mieux, nombreux sont ceux qui s'étonnent, et même, rejettent que la formulation et les premières approches de conceptualisation du rêve francophone sont d'origine africaine.

 

Nous avons en le temps de nous en convaincre définitivement en ‘’jouant’’ aux sondages d’opinion de nos étudiants trois années durant, en nous appuyant sur des extraits de poème publiés en 1993 dans ‘’Le Héraut’’, (n° 012,) l’organe d’information des étudiants de l’Université Nationale du Bénin.

 

Le premier extrait est ce qui suit :

Francophonie dites-vous ?

Parlez-moi de culture d’invasion

Parlez-moi de replâtrage colonial

Parlez-moi de rafistolage

 

Le second est ainsi libellé :

Francophonie dites-vous ?

Parlez-moi de franco fascisme

De franco négrisme

De franco racisme

De franco cannibalisme

 

Phagocytant

d’autres cultures sournoisement atomisées….

 

Alors le jeu, consistait, à chaque fois de savoir si les étudiants partageaient ou non une telle image (ou définition) de la francophonie ? Dans leur écrasante majorité leurs  réponses étaient toujours oui. Et quand il était question de s’enquérir de la justification de leur opinion, ils rétorquaient presque tous : « Pourquoi, elle (La France) a-t-elle créé cette organisation après avoir octroyé l’indépendance à nos pays ? ».

Allez donc comprendre quelque chose à cela.

En considérant que les étudiants sont des leaders d’opinion dans leurs milieux respectifs, on peut donc s’imaginer assez facilement quelle opinion, ils distillent, quelles pensées ils répandent, quelles idées de la francophonie ils forgent chez les autres autour d’eux consciemment ou non, par ignorance ou par conviction.

On devra aussi faire remarquer que tout étudiant est sensé devenir le cadre de demain, susceptible de travailler sur le front de la francophonie… Mais comment le fera-t-il ?

Alors si l’analphabétisme déjà soustrait la grande majorité des peuples du sud de la francophonie, qui reste-t-il si cette problématique ne suscite que réaction répulsive chez les étudiants ?

Elle ne sera que la ‘’chose’’ abandonnée dans les mains de quelques experts, que nous nous permettons de qualifier de fonctionnaires froids et calculateurs. Peut-être à tort ! Adlors, il faut faire un effort de travail de réflexion et de construction théorique de cet espace. Ceci passe par la production d’une pensée forte de la Francophonie.

 

L'autre avantage et la mission d'un tel exercice intellectuel sur le dialogue francophone est de lui éviter le "syndrome du colonisé", que nous résumons  par cette formule :

"Les tout premiers responsables du continent africain ont préféré un mauvais transfert du pouvoir politique, plutôt que  de continuer à lutter... Si la plupart des nationalistes de la première heure naviguaient sans boussole, et avec une vision imparfaite, les opportunistes qui les ont remplacés n'avaient, eux ni vision, ni boussole, expliquant la débâcle du continent"60

 

  N'y avait-il pas eu, quelque chose de napoléonien chez les Africains lassés des pratiques du colon, qui se sont dit : "on engage d'abord et après on voit ?" Ce n'est certainement pas le plus grave. Il est ailleurs et  réside dans le fait qu'une fois engagé, on s'interdit de poursuivre la réflexion, on s'interdit tout exercice intellectuel pour végéter dans la routine, l'improvisation conduisant à la débâcle, et à la sclérose de la pensée. C'est ce que vivent aujourd'hui les pays africains, étranglés par les problèmes de tous genres, mais incapables de conduire des actions bien réfléchies et cohérentes pour s'en sortir. Et ce, faute d'une pensée féconde, autonome intelligible sur les valeurs essentielles à promouvoir et à développer, et surtout faute d'une pensée féconde porteuse de grand destin pour l’Afrique.

A la place des grands idéaux que constituaient le panafricanisme, comme mouvement de reconstruction de l’Afrique balkanisée, et du nationalisme, comme volonté de formation, d’une conscience nationale et d’édification de l’Etat-Nation, l’Afrique continue de prôner un repli sur soi, un retour au passé en s’appuyant sur des idéologies ethno claniques. Des idéologies d’atomisation et de fragmentation des forces. On assiste à une sorte de rupture  volontaire d’avec les idéaux, pourtant assez nobles. Or à ce jour la grande majorité des acteurs du dialogue francophone à développer et à promouvoir est au Sud, en particulier en Afrique, où l'exercice volontaire et autonome de l'activité intellectuelle, semble avoir cédé la place à une activité intellectuelle par procuration. Tout travail sérieux de conception du devenir du continent semble être abandonné dans les mains des institutions internationales et autres organismes de bienfaisance, transformant du coup tout le potentiel intellectuel endogène en main d'œuvre sous-traitante. Ce refus de penser et de concevoir l'avenir a produit les effets que nous observons tous et partout ; effets qui ont conduit le continent à une sorte de ghettoïsation. Autant les nationalistes étaient restés sans ambition, sans vision et sans projection dans le futur,  favorisant décadence  gabegie et errements chez eux, autant les panafricanistes nourris de quelques idées revenues de l'Outre-mer, et relayées par certains leaders africains, ont oublié de poursuivre la réflexion stratégique sur le continent à ressouder, encourageant largement par la même occasion la perpétuation de l'Afrique balkanisée. Toute action se nourrit de la pensée, d'une pensée féconde et fécondante, donc exprimée et expliquée, processus sans lequel l'idée ne saurait soulever la masse, la galvaniser pour des actions collectives.

Se contenter de quelques réunions au sommet, de quelques journées et jeux, dits de la francophonie, pour conclure à la réalisation du rêve senghorien, le rêve d'un humanisme intégral, le rêve de la civilisation de l’universel, c'est avoir une lecture très réductrice de l'idéal pour lequel ce penseur s'est battu.

La francophonie, le dialogue francophone doit se nourrir de pensée permanente, sans cesse revisitée, sans cesse renouvelée, sans cesse  approfondie, dépouillée, réajustée et remise au goût du jour. Pour l'instant ce n'est pas l'impression qui se dégage de nos observations. La francophonie n'est pas une matière qui attire grand monde  sincère et engagé pour la cause. Si c'était le cas, c'est beaucoup plus pour les francofrics, que ni les francophobes, ni les pseudo-francophiles n'hésitent à puiser, quitte à se retourner peu après pour crier : "ils nous empêchent de travailler sur nos langues nationales" alors qu'ils venaient de faire l'apologie de la langue de Molière. Ce franco-opportunisme ambiant a bien intérêt à voir se conserver le statut quo. En l'absence de tout discours cohérent, intelligible et transparent, pêcher en eau trouble serait toujours possible. La francophonie n'attire pas du monde, car insurmontables sont les préjugés. Pour les, uns il faut surtout éviter de se faire taxer de "nostalgiques d'un passé glorieux de dominateur". Pour les autres, il ne faudrait surtout pas se faire passer pour "des chiens couchants de l'impérialisme", donc d'apatride. Ainsi, on observe sans mot dire et un jour vient, on fait des discours sur la famille francophone et sur l'état du français dans le monde et le lendemain, on conjugue la francophonie au passé. Une hypocrisie,  un double langage sur la francophonie qui permet d'avoir une image pour les besoins de l'intérieur (défenseur des valeurs nationales face aux valeurs étrangères), une autre pour l'extérieur qui permet de se faire passer pour un homme ouvert sur le monde et sur les autres cultures. Certes cette manière de faire ou plutôt d'être n'est pas nouvelle chez les intellectuels africains. Certains l'auraient (cette double personnalité) appelée  stratégie de survie en temps d'oppression coloniale. Si stratégie, il y avait, elle est viciée et perverse. Sinon comment comprendre que dans le seul but d'atteindre le sommet de la société coloniale déjà, l'Africain comme l'a fait remarquer Dossou-Yovo N. :

 

« fit de son mieux pour s'incruster dans la culture de l'homme blanc. Il en arrivait, nécessité oblige, à se doter d'une personnalité double qui le faisait agir en européen en son lieu de travail et en certaines circonstances, tandis que chez lui au milieu des siens il pouvait changer presque tout de son comportement d'évolué"61

 

Cette capacité extraordinaire de dédoublement de l'intellectuel africain,  a été et demeure encore l'une des sources de nos malheurs, puisqu'elle s'est  révélée un facteur bloquant de toute démarche consciente de synthèse des valeurs reçues de nos divers contacts avec l'extérieur. Cette capacité de dédoublement a nui à l'Afrique. Elle peut être aussi nuisible pour la francophonie, un espace à construire, un monde à créer.    

C'est le lieu d'adresser une critique envers les intellectuels, l'élite du savoir  francophone. La dynamique sociale ne peut s'appuyer que sur la synergie des trois forces que sont : l’élite du pouvoir, l'élite de l'avoir, et bien – sûr, celle du savoir. L'élite du pouvoir organise et gère la vie de la collectivité. Celle de l'avoir entreprend, mène les affaires qui produiront le pain à la société, et l'élite du savoir est une usine à produire les idées d'importance sociale, économique, et politique. C'est elle qui nourrit spirituellement et intellectuellement l'élite du pouvoir et de l'avoir. Elle est, ce que Edgar MORIN appelle :

 

« Le descendant d'une antique tradition celle des prêtres mages, énonciateurs de la vérité sacrée, producteurs / gardiens des mythes »62

 

Malheureusement, cette élite du savoir en Afrique aujourd'hui, a perdu elle-même le compas, fouettés par les conditions désastreuses, à elle faites par l'élite du pouvoir soucieux de sa longévité au pouvoir souvent mal acquis. Et là encore elle doit payer pour sa capacité de dédoublement. Hier turbulente et prête à défaire tous les gouverneurs coloniaux au non de la liberté des peuples et aujourd’hui incapables de voir le mal qui a anéanti les rêves de l'édification de sociétés saines, prospères, bien gérées et unies en Afrique. Alors,  comment ne pas  avoir des doutes aussi pour le rêve francophone ? L'échec de l'Afrique est aussi l'échec de l'élite du savoir, des universitaires. L'échec du dialogue francophone sera aussi le leur. Il est donc impérieux d'aider l'élite du savoir à retrouver son compas. Il  faudrait le lui redonner. Et ça, c'est bien-sûr le travail de l'élite du pouvoir qui a le devoir de créer les conditions matérielles, morales et psychologiques adéquates à l'activité intellectuelle féconde et dynamique à tous les niveaux dans l'espace francophone.

Donnez- leur le compas, et ils se transformeront  en bâtisseurs et en architectes du présent et de l'avenir. Donner le compas, c'est d'abord commencer par prendre le savoir au sérieux. Le savoir est sacré tout autant que celui qui le détient et le livre. Donner le compas, c'est aussi donner les moyens adéquats de travail et les conditions de vie acceptables aux chercheurs, aux universitaires. Et enfin, donner le compas, c'est aussi mettre fin à ‘’la rationalisation politique’’ de tout débat et de tout comportement.  Il faut cesser de tout expliquer par des motifs politiques. Il faut arrêter de voir partout, des aigris, des opposants, des malintentionnés... Il faut arrêter de chercher partout :

 

"Une causalité diabolique  qui  a recours inlassablement et sempiternellement au complot des forces maléfiques pour expliquer toutes difficultés"63

.

On ne saurait interdire les débats à des intellectuels. Il faut seulement que ce soit des débats sains. Il faut travailler à faire des universités  non, des succursales du multipartisme intégral, violent, arrogant et clientéliste, mais, un haut lieu de débats libres, scientifiques et fructueux. Des débats d'importance sociale capables de servir de ferment à des actions positives et créatrices d'un futur meilleur. Là est la véritable mission des universités. Pour l'instant nos universités francophones se situent dans une logique contraire à celle exprimée par Ki Zerbo. Elles sont des îlots d'étincelles mises sous le boisseau dans un océan de ténèbres. Elles brillent par leur absence dans les grands débats de société, dans les choix politico-économiques, laissant malgré elles, l'élite du pouvoir et de l'avoir piloter à vue la destinée des peuples torturés d'abord par l'esclavage, le colonialisme ensuite et enfin par des pouvoirs personnels et corrompus des indépendances, et du renouveau qualifié pompeusement de démocratique où clientélisme et pratiques affairistes et mafieuses ruinent des sociétés qui ont tout pour être prospères.

A ce tournant de notre histoire, et de la marche vers le dialogue des cultures francophones,  où plus que jamais nous avons besoin, d'un réarmement et d'un cheminement, à la fois, moral, spirituel, intellectuel et culturel, laisser les universitaires dans leur état actuel de léthargie, de décrépitude et de crises perlées, c'est accepter la faillite totale comme seule voie pour nos pays, et par conséquent pour la francophonie, qui ne manque  pas pourtant d'atouts considérables pour relever les défis présents et futurs à nous signifier par Senghor. 

Nous voulons dire pour conclure sur cette question, que la francophonie est un projet. Peut-être beau. Peut-être grandiose. Un projet quand même. Pour la construire, il faudra réunir, en plus de ce que, Chaudenson R. appelle "le seuil minimal individuel de compétence" en français pour mériter la qualité de francophone ( SMIC),  un "seuil minimal d'éthique et de déontologie communes"(SMEC ) pour mériter de participer au dialogue francophone. Parler d'éthique, c'est penser à des valeurs, à des modèles et à des repères. La déontologie, quant à elle, fournit à une communauté les  règles du jeu ; et qu'est-ce qui peut bien le faire dans ce cadre qui est le nôtre, si ce n'est une philosophie de la francophonie elle-même. La preuve qu'une telle philosophie n'existe pas encore, est le spectacle qu'offrent aujourd'hui certains états francophones d'Afrique, prétendus membres de la francophonie qui s'entre-déchirent, se suspectent, se calomnient, terrorisent leurs propres citoyens, les affament Que partagent-ils (ces pays) vraiment sur le plan  spirituel et éthique ? Et quelles règles de déontologie observent-ils ? Ou à défaut, lesquelles leur impose leur appartenance commune à la Francophonie ? Quelle philosophie ont-ils  de l'espace et du dialogue francophones tels que présentés de nos jours ?

Un événement du mois de novembre 2002, est venu nous conforter énormément dans nos convictions qu'à la francophonie, il manquait une activée hautement intellectuelle soutenue, une dimension philosophique. Du moins, un événement qui vient montrer que la philosophie a commencé par manquer à toute l'humanité, à toute la société des hommes. L'UNESCO a proclamé, pour la première fois de son histoire, une journée internationale de la philosophie, la journée du 21 novembre. Tant la vie est une chose trop sérieuse, pour se laisser gérer par les seuls marchés financiers, tant la francophonie l'est pour se laisser construire par les seuls démographes,  les linguistes et les politiques.

Il ne s'agira pas de quitter une extrême, source de cafouillage et d'improvisation, pour une autre, source de bavardage savamment structuré  et magistralement administré, source d'immobilisme. En toute chose, il faut de la mesure. Le sage n'a-t-il pas enseigné que :

«  La philosophie est chose agréable si on y touche avec mesure, dans l'adolescence. Mais  si on la pratique plus qu'il n'est convenable, elle ruine l'humanité. (...)" 64

                                                      

Un plaidoyer en faveur d'une activité intellectuelle vigoureuse nourricière de l'action francophone, ne sera bénéfique que si cette activité s'appuyait sur des hommes capables de saisir et de transmettre à la grande masse, les enjeux  du projet francophone, et de la mobiliser pour des tâches concrètes en vue de la réalisation de ses objectifs. Nous voulons nommer : des leaders de la cause francophone.

 

Cet texte est un extrait d’un Essai que nous avons publié en 2004, sous le titre : Francophonie : le nécessaire dialogue des cultures est-il possible ?



59 MORIN  E. Pour sortir du XX ème siècle Paris : Fernand Nathan, p.

60  HOUNKPONOU M. L’Afrique au passé recomposé. Paris : l’Harmattan, p.157

61 DOSSOU-YOVO N. Négrisme, racisme et nationalisme périphérique. Bénin : UNB, p. I33

62 MORIN  E. Pour sortir du XX ème siècle. Paris : Fernand Nathan, p.242

63 62 MORIN  E. Pour sortir du XX ème siècle. Paris : Fernand Nathan, p.242

64 FESTUGIERE A.J. Contemplation et vie contemplative selon Platon. Paris, Librairie philosophique, 1950, p. 14 

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