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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 22:42

MICRO-NATIONALISME ET DECENTRALISATION EN AFRIQUE : EXPRESSION D’UNE DOUBLE RUPTURE IDEOLOGIQUE.

 

        Introduction (Cette publication est vieille de sept ans. En sept ans, que de changements! Le Soudan ou les Soudan? Le Mali ou les Mali? Le Nigéria en crise d'identité! l'Ivoirité et ses dégats! Et j'en oublie)  

La plupart de nos pays viennent de célébrer les 43 ans de leur accession à la souveraineté internationale. Ce fut pour chacun d’eux des moments privilégiés d’évaluation et de bilan. Le moins qu’on puisse dire est que ce bilan est loin d’être satisfaisant.

Mieux, lorsqu’on essaie de porter un regard attentif sur la dernière décennie, dite du renouveau démocratique de l’Afrique, des interrogations s’imposent et des inquiétudes surgissent.

Le spectacle qu’offre le continent n’inspire pas beaucoup d’espoir quant à l’avenir des processus démocratiques. A l’idéal d’unité nationale se substitue une réalité faite d’ethnocentrisme, de gestion clanique, de clientélisme et de népotisme dans les affaires publiques. Le tout sur fond de communication sociale  et politique savamment articulée et entretenue autour  des thèmes de ‘l’équilibre régional’, ‘de la discrimination positive’ de la valorisation  de la ‘culture et de ses attributs’ et de la ‘réhabilitation de nos valeurs autrefois rejetées’. En fait une instrumentalisation  de l’histoire et de la culture à des fins bassement politiques.

Ces pratiques et ces idéologies qui entraînent la stigmatisation ‘feutrée’ ou brutale et l’exclusion systématique d’une partie des ‘citoyens’ dans un contexte d’édification avortée de l’unité nationale  et de fragilité de nos états, sont à notre avis la preuve d’une paire de ruptures explicables, même si celles-ci ne sont point proclamées de manière explicite par les différents acteurs de la vie sociale et des jeux politiques. Les différents comportements observés chez les acteurs sont éloquents par eux-mêmes et ont valeur de messages à décoder.

Il est donc presque suicidaire pour l’Afrique dans un tel contexte de se lancer dans un

 

processus de décentralisation, même fortement conseillé ou, érigé en conditionnalité par les

 

partenaires au développement ou bailleurs de fonds.

 

 

1_  Problématique et hypothèses de travail

Si aujourd’hui encore les informations portant sur les événements du continent africain sont dominées par les sujets de conflits armés, de réfugiés et de populations déplacées pour cause de guerre, de conflit ou de différends frontaliers, c’est parce que l’idéal panafricain est demeuré un slogan, un discours émotionnel  d’une part, et parce que miné de l’intérieur par le nationalisme, l’idéologie africaine de l’édification de la Nation d’autre part.

Si la Nation peine à se forger et à se bâtir dans les limites des frontières héritées de la colonisation, c’est parce que, elle-même, à son tour a été minée par le clanisme – ethnocentrisme et le clientélisme.

L’un et l’autre des deux phénomènes énoncés tiennent leur source d’une double rupture : rupture avec le panafricanisme et rupture avec le nationalisme. De manière subjective nous appelons cette première dyade la ‘ rupture  mineure’.

Si le nationalisme étriqué a eu raison de l’idéal panafricain, et le micro-nationalisme de la formation de la conscience nationale, il n’est pas à exclure que le clanisme et le tribalisme aient aussi raison des communes, considérées aujourd’hui comme unités politico-administratives d’organisation et de gestion des affaires de la société dans le cadre de la décentralisation de l’Etat amorcé sur le continent à coup de ‘promesses’ d’une vie meilleure.

Enfin, on peut aussi déjà poser une dernière hypothèse qui consiste à dire que la rupture avec le panafricanisme et le nationalisme (rupture mineure), fut elle-même le produit d’une première rupture, celle-là  avec l’utopisme positif (la capacité de penser le beau, le bien et le juste)  et le volontarisme subjectif (la force de se savoir, seul capable et responsable de changer sa condition).  Ce que nous désignons par l’expression ‘rupture majeure’.

 

2_Cadre d’analyse

Observateur de la vie du Continent en général, et de la sous-région ouest-africaine en particulier, nous sommes bien tenté de dire que nos réflexions ont pour cadre l’espace l’ouest africain. Mais notre volonté de rendre ce travail concret pourrait nous amener à nous appuyer sur les réalités plus proches de nous, donc béninoise.   Toutefois, cette analyse pourrait bien s’appliquer à d’autres espaces africains, même s’il faudrait la nuancer quelque peu.

Le Bénin, situé sur le Golfe de Guinée a une superficie de 112.600 km2, une population de plus de six (06) millions d’habitants et compte une cinquantaine de parlers. La langue française est la seule officielle de l’administration. Indépendante depuis le 1er Août 1960, ce petit pays a connu cinq coups d’Etat militaires, avant de connaître une longue période de stabilité entre 1972 – 1989. Initiateur des Conférences Nationales, le Bénin souvent cité comme modèle de transition douce vers la démocratie, compte plus de 120 partis politiques, reconnus constitutionnellement comme animateurs de la vie politique.

L’expression de la démocratie se manifeste par une séparation des pouvoirs et une presse relativement libre mais peu professionnalisée.

 

3_Cadres définitoires et clarification de concepts

Mêmes courantes, certaines notions ont besoin d’être clarifiées à ce niveau. Il s’agit entre autres des concepts d’idéologie, de nation,  d’état, d’utopie, et de volontarisme.

Alors nous osons dire que nous employons ici la notion d’idéologie, non pas dans le sens courant, qui conçoit qu’il n’a existé que deux grands courants idéologiques (le communisme et le capitalisme) et que depuis la chute de l’URSS, on peut proclamer la fin des idéologies !

* L’idéologie, nous la prenons et la comprenons dans le sens que lui confère Morin E., qui dit que: «  L’idéologie est un système d’idées qui nous permet d’entrer en relation avec le monde extérieur. Elle structure notre mental et organise notre système cognitif ». Morin E. fait remarquer que lorsque l’idéologie  demeure ouverte elle s’apparente à une théorie et alors peut recevoir une information, l’intégrer et se réajuster. Dans le cas où elle s’enferme, elle entretient une relation répulsive avec l’information. Et alors elle devient une doctrine, par définition close.

L’idéologie est donc tout système d’idées qui nous permet de traiter les informations qui nous parviennent, de les décoder, de les interpréter, de les accepter ou de les rejeter, en un mot, il s’agit d’un système qui nous permet de fonctionner dans la vie. A ce titre le panafricanisme, le nationalisme, l’utopisme et le volontarisme sont dans la perspective qui est la nôtre ici, des idéologies. Elles nous donnent une certaine structure mentale et guident nos comportements et nos actions tant individuelles que collectives, politiques et / ou sociales.

 

* L’Etat : deux approches de définitions nous intéressent ici. En un premier lieu, nous définissons l’état comme un système d’éléments que sont : un groupe d’hommes, un territoire bien déterminé et une autorité commune. L’Etat se caractérise donc par ces 3 éléments, trois composantes "matérielles " à savoir le territoire, la population et l’organisation politique.

Une autre définition, marxiste, réduit l’état à une organisation politique de la classe dominante ayant pour but de défendre le régime existant et de mater la résistance des autres classes. La formation de l’Etat serait marquée par la création des institutions de coercition que sont l’armée, la prison et la police

Ici les deux approches nous sont utiles. Car une observation même  superficielle  nous montre qu’en Afrique la compréhension de l’Etat est surtout proche de la deuxième définition citée. Et nos dirigeants ont surtout œuvré pour le développement de l’Etat gendarme fouettard au détriment de l’Etat unité de vie et  de création de valeur commune.

 

* L’identité culturelle : l’identité d’une culture représente la personnalité collective d’une nation. C’est ce qui donne à l’individu la conscience d’appartenir à une unité culturelle donnée. Ainsi parlait Cheikh A Diop (P. 212)

Cheikh Anta Diop dit par conséquent que définir l’identité culturelle d’un peuple, c’est analyser les composants de la personnalité collective à savoir les 3 facteurs qui concourent à sa formation :

-       facteur historique, facteur linguistique et facteur psychologique, (p.63)

-       L’identité culturelle peut être affirmée à différends niveaux : au niveau du groupe ethnique, au niveau de l’Etat, de la région et du niveau du continent tout entier. L’identité qu’un peuple choisit d’affirmer dépend de l’époque et du lieu.

 

La Nation : Il y a déjà quelques années un de nos professeurs de Droit nous disait qu’ cours d’une conférence, une éminence grise,  aurait répondu à la question : "qu’est-ce que la nation ? " de la façon suivante : " une nation est une âme, un principe spirituel exigeant la volonté de vivre ensemble ". Il ajoute qu’une "nation est un plébiscite de tous les jours, la possession en commun d’un riche legs de souvenirs" (Ernest Renan).

  Pour le Professeur Burdeau "la nation trouve son origine dans un sentiment attaché aux fibres les plus internes de notre être : c’est le sentiment d’une solidarité qui unit les individus dans leur volonté de vivre ensemble. "

André Hauriou dira en ce qui le concerne que la nation est un groupement humain dans lequel les individus se trouvent unis les uns aux autres par des liens à la fois matériels et spirituels et se conçoivent comme différents des autres individus qui composent les autres groupements nationaux. "

Il y a donc dans la Nation quelque chose d’immatérielle, de spirituelle de mystique que la France, les Etats Unis d’Amérique, la Suisse etc.,  ont pu avoir et qui leur ont permis de devenir des Nations et que les Etats africains n’arrivent pas encore à avoir malgré tous les discours ambiants.

  

                 * L’utopisme, définit par le Petit Larousse comme  l’attitude de celui qui se berce de rêveries, d’utopies. Cette définition nous la partageons, mais seulement en partie, si on lui apportait une petite nuance, si Utopie est comprise dans le sens Szascki Jerzy, qui la définit  de manière assez originale.

                 Cette clarification s'avère indispensable en raison du contenu prêté par le langage courant à ce concept. Dans une acception péjorative, utopie est assimilée à un projet irréalisable, une chimère, une rêverie. Ce sens du profane n'est point celui de nos propos. Il n'en serait pas question dans notre travail.

Le concept inventé par T. More au début du XVIème siècle, présentait son modèle, à lui du "meilleur gouvernement possible" dans une Angleterre traversée par des crises sociales répétées et le mal-vivre.

Le mot "Utopie", vient du grec "ou" qui signifie non et de "topos", qui signifie lieu, ce qui nous donnerait "Utopie = le lieu qui n'existe pas" (Petit Larousse 2002) Ce sens étymologique diffère du sens philosophique, donné par Petit Larousse  qui dit: société idéale, mais imaginaire, telle que la conçoit et la décrit à un moment donné. Les utopies, écrit le même document : "décrivent le fonctionnement de sociétés parfaites, dont on suppose l'existence en un lieu généralement clos (une cité, une île). Fournissant des arguments pour la critique de l'ordre existant, elles peuvent aussi s'offrir comme des modèles pour l'établissement de communautés heureuses. Les auteurs d'utopie sont nombreux: Platon, T Bacon, Campanella, T More, Morelly, Saint-Simon, Fournier, etc.

Larousse tranche la question sur le plan étymologique, d'une manière radicale. Ce qui n'est pas le cas chez Jerzy Szacki, chercheur polonais qui a consacré une grande partie de sa vie à l'étude de la problématique de l'utopie, surtout dans sa relation avec la tradition, c'est à dire," ce qui est déjà et qui ne veut pas céder la place à ce qui arrive".

J. Szaski ne partage pas la même approche en ce qui concerne le préfixe "u". Selon ce dernier, "u" proviendrait du grec "ou" qui signifierait "non", ou encore de "eu", ce qui signifierait "bon". Ainsi " Utopie" prendrait une allure polysémique. Ce mot pourrait signifier tantôt " le lieu qui n'existe pas", tantôt "bon lieu". Nous voulons  insinuer ici que comprendre "utopie" uniquement comme un lieu imaginaire, qui n'existe nulle part, ne nous permet pas de percevoir toute la profondeur de l'œuvre de T. More, qui est un humaniste, qui pense que la société des hommes peut-être une construction humaine. En ce qui nous concerne, nous refusons de croire que T. More, dans cette Angleterre de 1516, en publiant son œuvre " Utopie", a voulu signifier à ses concitoyens que le bonheur n'existait nulle part et qu'ils ne sauraient rêver à un avenir meilleur. T. More au contraire,  était convaincu que le bonheur était possible et que c'était le devoir des gouvernants d'organiser la cité afin de l’atteindre. De ce point de vue il n'était pas loin de Platon qui pensait déjà dans l'antiquité que les philosophes devraient être les gouvernants dans la cité, afin d'assurer la bonne gestion de cette dernière, une bonne gestion seule capable de garantir le bonheur de tous. 

Dans sa tentative de compréhension et d'explication de l'utopie selon  More, J. Szaski, suggère non pas la reproduction en grandeur nature, sur terre de ce monde de rêve créé par ce dernier, mais plutôt l'exploration de la forme de sa pensée, sa manière de concevoir la "réalité" possible, probable, réalisable. Son esprit et sa volonté de changement. Cet esprit et cette volonté que l'on retrouve, et chez l'auteur du "Contrat social", et chez les révolutionnaires français de 1789, qu'on n'a pas manqué de traiter d'utopistes sur la question cruciale de la transformation de la monarchie française en République. Aujourd'hui, on le sait est une République...C'est dire que le concept de l'utopie (demain peut être mieux, que aujourd’hui), ne peut s'analyser que sur la distance, puisque ce qui paraît difficile à réaliser dans le présent, peut l'être demain ou, après- demain, comme le fait remarquer le chercheur polonais. Aujourd'hui des milliers d'avions sont au service des hommes, relient tous les continents à tout moment. Les premiers à avoir pensé à un tel appareil capable voler (déjà dans la  Grèce antique a existé le mythe de Icare), ont certainement été traités d'utopistes (rêveurs), mais leur rêve est devenu un projet réalisable et réalisé. Mais a permis d'aller encore plus loin, puisque de nos jours, il existe une station spatiale habitable, qui, par deux fois déjà a accueilli des touristes. Il y a quelques décennies, alors que les chemins de fer se développaient en Angleterre, en France, les têtes pensantes continuaient de discuter de l'opportunité de l’utilisation des machines à vapeur, qui, selon elles, risquaient d'exploser. . L'utopie n'est donc pas une donnée absolue. Elle est relative et cette relativité est proportionnelle au niveau de développement spirituel, intellectuel technique et technologique de la société. C'est le lieu de partager avec un grand penseur russe cette opinion:      

"Et les utopies de nos jours se révèlent plus réalisables que jamais. Déjà, devant nous une question urgente, celle de savoir comment empêcher certaines de se réaliser"[1]

Nous sommes donc tenté de dire que l’utopisme est une qualité, une capacité ou une faculté donnée à l’homme pour rêver un monde nouveau et meilleur, donc de contester l’ordre établi. C’est la capacité d’invention d’un futur.

 

* Le volontarisme     Du  latin voluntas qui signifie volonté. Le volontarisme est un courant philosophique, dit idéaliste, selon lequel la volonté est la cause première de l’être. On distingue deux types de volontarisme_ un volontarisme objectif et un autre subjectif, prêché par Sterner et Nietsche, qui attribut le rôle de force motrice première à la libre volonté individuelle. Le volontarisme subjectif s’oppose au volontarisme objectif qui prône le principe de la loi universelle. Le volontarisme subjectif donne un caractère « agressif », donne la volonté d’agir, la volonté  de puissance. On pourrait dire qu’il fait de l être humain un acteur responsable de son devenir. 

 

4 _Caractéristiques démographiques et socio- culturelles des Etats post coloniaux

a) .Démographie. Nous savons que le territoire et la population constituent les éléments matériels de l’Etat. Mais pour le politologue, la population a plus qu’une valeur d’effectivité. Elle a des caractéristiques socioculturelles qui sont dans un rapport direct avec les formes  d’organisations sociales et politiques.

Ainsi, on pourrait relever que la population du Bénin est constituées par des regroupements sociaux disparates et hétérogènes imputables à des facteurs historiques connus et ou naturels. Ex : 52 parlers

Ces disparités et hétérogénéités, sont aujourd’hui accentuées par  des clivages nouveaux – comme par exemple, les clivages Nord/ Sud, ville / campagne, clivages économiques. Secteur formel / informel. Tradition / modernité.

           Nous sommes d’accord pour reconnaître que tous ces clivages ne sont pas des facteurs propices à l’édification de la nation, comprise telle qu’elle a été définie plus haut. Si la langue est le support de la culture,  un outil privilégié de communication, son rôle dans la formation de la conscience nationale est donc immense. Or, nous avons déjà dit que le Bénin, comporte 52 parlers (langues). On peut en déduire de manière empirique, que nous avons au Bénin 52 modèles de cultures. Donc 52 identités culturelles. C’est peut-être une richesse, mais mal exploitée elle peut se transformer en faiblesse, exactement comme les richesses du sous-sol zaïrois sont devenues source de malheur pour cet Etat.

 

b). Caractéristiques  socioculturelles

            Lorsqu’on s’appuie sur la typologie proposée par Mead M. qui distingue les cultures de type postfiguratif, de type cofiguratif et de type préfiguratif, on n’a point du mal à affirmer que dans leur grande majorité les sociétés africaines sont largement encore de type postfiguratif ou de culture postfigurative. " dont la continuité dépend de ce qu’on attend de l’ancien", ou de type cofiguratif où " les aînés gardent une situation dominante en ce sens qu’il fixent le style et définissent les limites à l’intérieur desquelles le configuration peut s’exprimer dans le comportement des jeunes. C’est la sanction des aînés qui comptent et non celle des pairs. "*

             Tout ce qui précède nous permet de dire qu’en dépit des différentes influences subies par l’Afrique et des mutations qui sont encore, nos sociétés demeurent bien traditionnelles, dans le sens où  les liens de  parenté (la famille) et la religion jouent encore un grand rôle dans le système d’organisation sociale et leur donnent leur cohésion.

              La parenté a pour effet d’établir une structure hiérarchique rigide, favorisant la formation de cercles concentriques dans la société. Ainsi la parenté constituant le cadre de référence de base de toutes activité sociale, se distingue à 3 niveaux :

 Au niveau inférieur : la famille – le lien familial s’établit en ligne maternelle et paternelle

Niveau moyen : Le clan qui regroupe tous les descendants d’un ancêtre lointain réel ou mythique et ayant conscience d’une commune filiation.

         Niveau supérieur se trouve la tribu – formée par la réunion du clan ou leur éclatement. La tribu est déjà une forme d’organisation politique. Elle fixe les règles, donne naissance à un groupe de production et de consommation. Elle donne et conditionne l’exercice de l’autorité et de la responsabilité.

Au niveau inférieur, le chef de famille au sein de la collectivité qu’il dirige a plénitude de juridiction. Tous les litiges relèvent de son autorité. A l’égard des membres d’une autre collectivité, seul le chef du groupe apparaît. L’individu presque confondu au groupe ce qui explique le principe de responsabilité collective. Ainsi le chef de collectivité apparaît comme la pierre angulaire de l’organisation sociale.

 

La religion : Les religions africaines soutiennent l’existence des âmes et des esprits qui animent la nature. Ces religions qui intègrent toute chose et tout être dans un système complexe, où une place est attribuée à chacun dans ledit système, et où le comportement de chacun peut avoir une résonance dans l’univers, il va sans dire que les règles de la coutume sont indispensables à l’équilibre individuel et collectif… Ainsi l’ordre religieux tient et renforce l’ordre social. Il renforce l’esprit communautaire avec cette particularité que la communauté comprend et les vivants et les morts, ces derniers étant comme les véritables chefs, gardiens de la coutume, arbitres des jeux des vivants et garant du respect de la tradition.

A côté de religions africaines, il y a aussi une place importante  pour l’islam et le christianisme. Des religions qui dans le contexte africain peuvent épouser les couleurs du milieu.

Au vu de tout ce qui précède, on est tenté de dire que l’identité culturelle si tant revendiquée apparaît surtout éclatée, plus ethnique, sinon clanique que nationale. Ce constat est déjà à lui seul un grand obstacle à tout projet de construction sociale et politique  nationale. Même si nous sommes d’avis que l’identité culturelle peut-être affirmée tant au niveau du groupe ethnique que de l’Etat, de la région et qu’au niveau du continent tout entier, son instrumentalisation  malicieuse et opportuniste a mis , met et mettra à mal le projet panafricain.

 

5 Identité culturelle et projets national et panafricain : l’exemple du GHANA

 

Le projet panafricain a eu son meilleur et son plus ardent défenseur en la personne de Nkrumah Kwamé revenu de Etats-Unis avec des idées assez nobles sur l’unité du continent avec des projets  de marché commun, d’une armée africaine etc.

C’est justement chez Nkrumah K. que l’histoire nous donne deux exemples significatifs du caractère déstabilisateur de l’affirmation à outrance des particularismes identitaires. Et ce en dépit des conditions plus favorables à ses idées et à son idéal. Un facteur favorisant comme l’écrit M’Bokolo fut « l’absence presque totale des particularismes ethniques qui devaient compliquer la marche vers l’indépendance dans les autres territoires »[2] du continent.

* Le séparatisme Achanti

Cheik A. Diop indiquait  que dans la formation de l’identité culturelle, intervenaient trois facteurs (historique, linguistique et psychologique). Et c’est justement le facteur historique qui a été déterminant dans les poussées séparatistes des AChantis au Ghana peu avant l’accession du pays à l’indépendance.

« Les Achanti possédaient une forte conscience de leur identité nationale qui s’appuyait sur une passé historique de conquérants : tout Achanti savait qu’au début du XIXe siècle son pays avait étendu sa domination sur la presque totalité du territoire qui constitue le Ghana actuel »[3].

Cette forte conscience des Achanti a été une menace pour l’unité du GHANA à un moment de son histoire. Alors on peut bien se demander aujourd’hui si le peuple Achanti a conscience de partager un destin réellement, ensemble avec les autres peuples du GHANA ?

* L’expansionnisme ghanéen ou la tentative du regroupement des peuples Evés

La politique d’unité prônée par Nkrumah a débouché sur un projet d’unification des Evés. En effet en 1945 David Chapman lance l’idée d’une réunification des Evés de la Gold Coast. Jusque en 1950 Silvanus Olympio demeure partisan de l’idée. Nkrumah se fera le chantre de la réunification après son élection en 1951. Les réticences d’Olympio revenu au pouvoir en 1955 vont amener Nkrumah à appeler les Evés du Togo Français à devenir le 7è province du GHANA. La crise éclate, mais rapidement maîtrisée.

La moralité de cet exemple résident dans la volonté de montrer comment l’appartenance identitaire une fois encore est source de crise entre deux Etats africains que tout devait au contraire réunir au nom d l’idéal panafricain.

 

6_  Démocratie et décentralisation

Dans cette analyse nous partons de deux propositions :

1-    La décentralisation succède à une centralisation forte.

2-    La monopolisation du pouvoir n’est pas synonyme d’Etat unifié.

 

Cela étant, il faut reconnaître que la plupart des pays africains  ont eu des gouvernements autoritaires et pendant la période coloniale et après la colonisation. Sous diverses formes il y a eu monopolisation et régime à confusion de pouvoir. Mais, ce n’est point une condition suffisante à l’émergence d’une conscience d’appartenance et de partage d’un destin commun. Tel est le cas du Bénin. Nous avons des Etats naissants essentiellement fragiles, donc facilement destabilisables. Un pouvoir autoritaire et dictatorial n’est pas nécessairement un pouvoir unificateur et rassembleur des ‘’terres éparpillées’’. On peut affirmer que s’il y avait eu vraiment des pouvoirs centralisateurs dans l’histoire de l’Afrique, la dialectique Etat / Nation se serait produite. Nos Etats auraient fini de poser tout au moins les bases solides de la Nation.

La Nation est inexistante - L’Etat fragile. Alors, la démocratie peut-elle être une solution pour ces jeunes états ?

La réponse est sans équivoque, oui. Mais alors de quelle démocratie avons-nous besoin ? De celle-là, proposée  et imposée par l’extérieur ou de celle pensée, adaptée à notre besoin d’édification nationale ?

En fait la démocratie ne doit pas s’entrevoir qu’en terme d’élection au suffrage universel, de séparation des pouvoirs et de multipartisme, même intégral. Ce serait purement une approche formaliste ou formelle et institutionnelle de la démocratie

La démocratie, doit avant tout se définir par rapport à ce à quoi, elle s’oppose, à savoir la totalitarisme, la dictature, la tyrannie, le monolithisme, l’arbitraire et l’unilatéralisme. Or il faut le dire , l’autoritarisme fut la chose la mieux partagée dans l’Afrique post coloniale, « un des legs les moins superficiels »  selon l’expression de M’Bokolo E. qui par ailleurs décrit le système colonial en ces termes : «  partout prédominaient des méthodes autoritaires, teintées de paternalisme. En dehors des lointains ministres, (…)  et de la bureaucratie centrale des gouvernements généraux, le pouvoir sur le terrain appartenait à l’administrateur européen, véritable roi de la brousse »( p. 42 ). Cette forme de gestion n’a véritablement jamais été abandonnée par les jeunes leaders qui ont accédé aux affaires après les indépendances.

 De ce point de vue les pays africains ont besoin d’un système démocratique qui libère les initiatives et les potentialités de création. Ils ont besoin d’une démocratie participative seule capable de mettre ensemble les divers peuples pour construire la nation en gestation et de consolider l’état encore très chancelant. Un  modèle de démocratie qui reste à inventer pour l’Afrique. La démocratie participative suppose la négociation , le consensus , le compromis, et le dialogue fécond .

Pour le moment, le continent est dans une logique de ‘singerie’ des anciennes puissances. Pléthore d’institutions qui s’ignorent, où tout simplement qui servent de réservoir pour satisfaire la clientèle familiale, et les amis politiques en récompense aux services rendus.

Mais il y aussi autre danger. La démocratie suppose aussi libéralisme (vient de libérer) qui peut créer un autre totalitarisme, comme le disait si bien le professeur Aguessi H. , celui des marchés et des financiers, qui par l’impact de leur logique marchande et individualiste en arrive à perdre le contrôle de tout et favoriser toutes dérives. Dans le contexte socioculturel qui est le nôtre : celui de l’inexistence de la nation et de la fragilité de l’Etat on ne peut pas, ne pas craindre une dérive vers une ‘démocratie mafieuse’.

7_  Renouveau démocratique, élite  et communication politique.

 

Les conférences nationales organisées ici et là, avec plus ou moins de succès selon les différents pays ont eu le mérite d’ouvrir le jeu politique, verrouillé par des décennies de monolithisme géré par les Partis Etats.

En proclamant le sursaut national pour que se réalisent le développement, et la stabilité les conférences nationales offraient une opportunité nouvelle à l’élite politique de prendre d’assaut les différentes localités, qui par le biais des ONG, qui par les Associations de développement, des structures qui ne sont rien d’autres que des tremplins vers la création des partis politiques. Ce n’est donc pas un hasard si il y a au Bénin autant de partis que de communes, sinon plus de partis que de communes.

 

a)    Le phénomène du ‘ fils du terroir’

Le souci de développement local (donc de sa localité) a  favorisé le retour aux structures traditionnelles (à son terroir). Il n’est donc pas superflu de constater aujourd’hui, après  Otayek R. que le tissu social (ici il est question du Bénin) est « émaillé de groupes associatifs, traditionnels, de classe d’âge, d’entraide professionnelle, de femmes, etc. Ces  groupes se proclament toujours apolitique. En fait dans maints cas, ils sont des lieux du politique : soit ils servent d’instrument de lutte politique et représentent donc un enjeu pour les acteurs en lutte pour le pouvoir soit que leurs activités sont perçues par le pouvoir comme relevant du politique » (p.189)[4]. Ces différents regroupements ou associations sont l’œuvre des acteurs venus de la ville occupés un espace resté ‘vide’ au village et qui leur reviendrait compte-tenu de leur statut social. Il se découvre des vocations de porte-parole de leur ethnie auprès des autorités centrales, qu’ils instrumentalisent aussi (une audience chez les présidents des différentes institutions en particulier chez le président de la République relayée par les médias par exemple ) se donnant ainsi l’image d’incontournable. De leader ayant une capacité de mobilisation de la masse. Ce qui ne saurait laisser personne (en tout cas pas un acteur de la vie politique) insensible dans une société démocratique où chaque voix peut compter.  Ainsi, dans le Bénin, Républicain, les ethnies ont pu reprendre vie avec l’affirmation de la conscience ethnique en tant que force politique de première place. Une situation entretenue par des discours comme : ‘ nous sommes d’ici et sommes seuls capables de savoir ce qui est bon pour nous et pour nos frères’, ‘Le développement sera culturel’, ‘ le développement passe par la culture’’, ‘retrouvons nos valeurs culturelles’ etc.. Dans certains milieux  le fils du terroir  propose un pacte de fidélité entre ses frères et lui-même. Des expressions comme ‘  le sang te demandera des comptes si …’, ou  ‘ ne laissez point la terre de nos aïeux aux étrangers …’  sont agités afin de forcer et d’obtenir le choix des ‘frères’. Des serviteurs de la République font allégeance à des maîtres de cultes, les entretiennent financièrement. D’aucuns n’hésitent point à faire des prêches dans des églises, toutes obédiences confondues. En retour des chefs de cultes, des notables, des chefs traditionnels donnent de la voix et réclament la réhabilitation de leur place dans la gestion des affaires publiques. Ils passent des consig,nes de vote, interdisent leur terroir aux indésirables. Le répertoire des mots et expressions nés dans le renouveau démocratique est bien plus riche et inimaginable.    Ces discours tenus dans un contexte général de précarité et d’incertitude pour le lendemain suscite l’espoir en ce fils du territoire, qui se donne une mission de sauveur. Il devient par conséquent le porte-parole de son aire socioculturelle, une qualité essentielle pour la participation à l’architecture politique. Dénonçant les dangers de l’ethnisation de la politique DISSOU M. chercheur béninois écrit : « en raison de son influence grandissante en période électorale, le facteur socioculturel est devenu de plus en plus prégnant au fur et à mesure que le processus démocratique se poursuit. Il est même devenu un critère de sélection privilégié dans les principaux secteurs de la vie nationale. Ainsi le recrutement dans la fonction publique, l’accession aux postes de commandement des zones militaires et même l’attribution des hautes fonctions dans les institutions nationales, font intervenir ‘’ la préférence à l’équilibre inter-régional »[5] et ce dernier de poursuivre « on le voit clairement en analysant la constitution des gouvernements qui atteste de l’instrumentalisation de l’ethnie à des fins d’ascension politique, une donnée constante de la vie politique depuis les indépendances »[6]

Et il conclut en ces termes « combattre le régionalisme, le népotisme, le clientélisme, le régionalisme et tous les autres fléaux du « diviser pour régner » dont l’ethnisme et ethinisation du politique est le devoir du véritable partisan de la démocratie ». c’est dans une situation pareille qu’apparaît le processus de décentralisation au Bénin !

 

b)    Les signes d’inquiétude

 

Le Bénin fait ses premiers mois de l’expérience de la décentralisation. Il y a désormais des maires élus à la tête des communes et des conseillers municipaux. Une décentralisation vivement conseillée par les bailleurs de fonds qui croient fermement qu’elle constituerait un approfondissement de la démocratie chez nous. Nous voudrions bien nous joindre à eux dans leur optimisme.

En dépit de cet ‘optimisme’ tant souhaité, l’observation du jeu des acteurs laisse penser que la décentralisation n’est autre chose qu’un autre créneau de pouvoir créé pour satisfaire l’ambition non satisfaite de certains cadres au ‘Centre’. Autrement dit, il s’agirait d’un repli sur la périphérie de tous ceux qui ont été laissés pour compte au  ‘Centre’ dans le processus de partage du pouvoir. La preuve au nombre des maires élus, aujourd’hui, on compte beaucoup d’anciens députés non réélus, des enseignants de l’enseignement supérieur, des médecins, des sociologues, et même un ancien président. Alors a-t-on vraiment eu l’intention de donner le pouvoir à la population à la base ? Ou bien,  est-on allé prendre le pouvoir à la population à la base ?

Mais plus grave, à la périphérie ils utilisent les mêmes ‘armes’ que les acteurs du Centre  ont utilisé pour bloquer la construction d’un grand espace africain, et l’émergence d’une conscience nationale profonde et solidaire : l’instrumentalisation des particularismes culturels, la tradition et l’histoire. Et comme on pouvait bien s’y attendre, les premières tensions  sont apparues dans diverses régions, relayées par les médias. Blocage de bureau de chef  d’arrondissement, arrestations d’un autre, tension entre maire élu et associations de développement de localité, entre maire et institutions du pouvoir central,  par exemple refus de reconnaissance de l’autorité préfectorale. Des maires ont déclaré qu’ils n’avaient de compte à rendre à personne si ce n’est à leurs électeurs  etc.

Dans un contexte où chacun est élu par les siens dans son terroir, cela  voudrait dire que les risques d’anarchies sont quand même grands

 

Conclusion

 

La décentralisation comme forme supérieure d’organisation démocratique de l’Etat ? C’est possible. Encore  faudra t-il se demander dans quel contexte ?

L’hypertrophie de l’identité culturelle qui n’est qu’une identité clanique et ethnique est déjà l’expression d’une double rupture simultanée : rupture avec le nationalisme d’une part et rupture avec l’idéal panafricain d’autre part, que la décentralisation peut venir approfondir..

Une décentralisation mal négociée et mal maîtrisée, pourrait porter le coup fatal à tout projet de partage d’un destin commun et réinstaller nos pays dans une turbulence infernale.

Toute civilisation s’apprend avait dit Balandier G. C’est valable tant pour la formation de la conscience nationale que pour l’idéal panafricain. Dans cette perspective, nous osons dire que cette double rupture  énoncée plus haut, que nous appelons de manière arbitraire, immédiate et conjoncturelle, n’aurait pas été possible sans une autre, celle-là, lointaine et structurelle ( sur le plan mental ) double aussi. Il s’agit d’abord de la perte de la capacité de   rêver. L’africain ne fait que de cauchemar. Il a perdu sa capacité et sa force de formuler des Utopies et de les énoncer. Mieux, il n’a pas su rester fidèle aux vieilles utopies formulées, sinon il aurait travaillé pour leur réalisation.

Le spectacle qu’offre de nos jours le continent en général, et le Bénin en particulier laisse croire à une double rupture opérée par les élites du pouvoir et celle du savoir avec les nobles idéaux d’édification de la nation et l’unité africaine. Elles ont rompu avec l’utopisme (dans le sens de Szaski  J.) et  le volontarisme d’une part, avec le nationalisme et le panafricanisme d’autre part.

D’où la conclusion finale que sans une reconquête de la capacité de formulation de nouvelles Utopies par les africains, le continent ne se construira qu’à partir des utopies édifiées à notre place par les autres. Une fois encore donc on peut dire que l’élite du savoir est au tournant de l’Histoire. Saura t-elle relever le défit ?

 

REFERENCES  BIBLIOGRAPHIQUES

 

BALANDIER (G),    L’Afrique ambiguë. Librairie Plon, 1957.  384

 

BEAUCHAMP (C).  Démocratie, culture et développement en Afrique noire. Paris : l’Harmattan, 1997

 

COULON (C) MARTIN ( D ). Les Afriques politiques. Paris : La Découverte, 1991

 

DISSOU (M). Le Bénin et l’épreuve démocratique. Paris : L’Harmattan, 2002

 

HEFFER (J.), NDIAYE (P.), WEIL (F.), La démocratie américaine au XXème siècle. Paris : Berlin,  2000.

 

HOUNKPONOU (Maturin), L’Afrique au passé recompose. Paris : l’Harmattan, 2001, 256p

 

M’BOKOLO  (Elikia). L’Afrique au  XX ème  siècle : le continent convoité. Seuil , 1985.

   

MORIN (E). Pour sortir du XX ème siècle.

 

Dictionnaire philosophique. Edition du Progrès. Moscou : Politizdat ; 198

 

 



[1] Berdiaev N. A. in, J. Szacki, Utopie et tradition, p.24

 

[2] M’Bokolo E. L’Afrique au Xxè siècle. Paris : Ed du Seuil 1985 P-141

[3] MAGAN  G. P. in l’affirmation de l’identité culturelle …UNESCO 1981 P. 79.

[4] In Beauchamp C. Démocratie, culture et développement en Afrique Noire. Paris : L’Harmattan, 1997

[5] DISSOU M. Le Bénin et l’épreuve démocratique Paris – l’harmattan . P-107

[6] ibidem P. 117

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commentaires

G
<br /> Jeune Etudiant-Chercheur, spécialiste en Communication, je m'intéresse beaucoup aux problèmes de développement de l'Afrique. Africain d'abord, Béninois ensuite et enfin Ivoirien, je me rends<br /> compte du retard que notre Continent a accusé. Plus que jamais aujourd'hui, il est impérieux d'envisager sérieusement l'option de l'unification des pays du Continent Noir. Après plus de cinquante<br /> années d'indépendance, nos pays restent en proie à un marasme économique et un sous développement criards. La jeunesse africaine doit alors prendre conscience du rôle important qu'elle a à jouer<br /> pour une relance économique réelle de nos Nations.<br /> <br /> <br />          Renaud GANDAHO, étudiant en Maîtrise, Sciences de la Communication<br />
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R
<br /> Nous avons les mêmes préoccupations, nourrissons les mêmes ambitions et partageons les mêmes rêves pour ce continent. Mais au rendez vous de l'action qu'est ce que nous apportons? A l'appel du<br /> devoir que répondons nous? Lla jeunesse dites vous! C'est un autre cauchemar. Elle est rusée, impatiente, paresseuse vorace. Suis enseignant et sais de quoi je parle. La jeunesse m écoeure et me<br /> désole. J'ai bien peur que le continent dans 50 ans soit toujours a la recherche de son devenir. Je souhaite vivement que l'histoire me fasse mentir.<br /> <br /> <br />

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